Lors d’un point de presse tenu ce jeudi 9 octobre 2025 à Nzérékoré, le Premier ministre Amadou Oury Bah est revenu sur l’un des événements les plus douloureux de l’année écoulée : la bousculade mortelle du 1er décembre 2024 survenue au stade du 3 avril. Ce drame, qui a coûté la vie à plusieurs jeunes lors d’un match de football, reste gravé dans la mémoire collective, et l’attente de justice et de réparation demeure forte au sein de l’opinion publique.

 « Nous n’avons jamais tourné la page »

Le chef du gouvernement a tenu à rassurer : les enquêtes sont terminées, et les autorités sont pleinement conscientes de la douleur des familles endeuillées.

« Les enquêtes sont terminées depuis très longtemps. Mais nous jugerons de l’opportunité de partager les travaux de la commission d’enquête et d’aller dans le sens de ce qui était convenu dès le début : apporter la contribution des autorités et du gouvernement aux familles qui ont été impactées », a déclaré le Premier ministre selon nos confrères Africaguinee.com

Il a précisé que le dossier n’a jamais été abandonné, mais que le traitement public de cette affaire avait été retardé par le contexte national, jugé trop chargé :

« On n’a pas voulu mélanger les choses pour que ça se fasse dans la sérénité et le calme », a-t-il justifié.

Depuis ce drame, le stade du 3 avril reste fermé, comme un symbole de deuil national non encore cicatrisé.

En parallèle de cette prise de parole sur le drame, Amadou Oury Bah a annoncé une relance ambitieuse de la politique sportive nationale. Il a notamment évoqué l’intérêt de la Guinée pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2029, confirmant un contact récent avec le ministre des Sports :

« Même ce matin, le ministre Bogola m’a appelé pour solliciter que la Guinée puisse exprimer son intention d’organiser la CAN 2029 », a-t-il révélé.

Cette volonté s’accompagne d’un plan de modernisation des infrastructures sportives, avec une attention particulière pour les stades de Nzérékoré, Conakry et d’autres grandes villes. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’une action concrète :

« Il faut qu’on apporte une réponse réelle, sans rhétorique, sur la capacité et la nécessité de construire des stades dans notre pays. »

Au-delà du football professionnel, le gouvernement ambitionne aussi de renforcer le sport de proximité, en vue notamment de la CAN de mini-football prévue pour 2027, où la Guinée figure déjà parmi les pays les plus prometteurs sur le continent.

Un vaste programme de construction de terrains de mini-football est ainsi en préparation :

« Ces stades vont être construits un peu partout, parce que c’est cela qui permettrait, au-delà du sport, de renforcer la cohésion, le vivre-ensemble, et offrir des espaces de jeu dans les quartiers pour les enfants, pour qu’ils ne jouent plus dans la rue. »

Cette stratégie sportive s’intègre dans une vision plus large de développement urbain et social. Pour le Premier ministre, l’accès au sport, notamment dans les quartiers populaires, est un levier essentiel pour l’inclusion, la paix sociale et l’encadrement de la jeunesse.

 

AMC