Huit jours après la tenue de l’élection présidentielle au Cameroun, la Commission nationale de recensement des votes a publié les résultats provisoires. Selon cette institution officielle, le président sortant Paul Biya est arrivé en tête avec 54 % des suffrages exprimés, confirmant ainsi son intention de prolonger un règne entamé il y a plus de 40 ans.
Le chef de l’État, candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), s’acheminerait donc vers un nouveau mandat, malgré une contestation qui s’intensifie.
Son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, rejette fermement ces résultats. Il conteste la transparence du processus de décompte et affirme que ses propres chiffres le placeraient largement en tête, avec 60 % des voix. Quelques jours auparavant, il s’était d’ailleurs autoproclamé vainqueur, dénonçant un scrutin biaisé et une manipulation à grande échelle des données électorales.
« Ce n’est pas une surprise. Nous savions que les institutions sont inféodées au pouvoir. Mais le peuple camerounais connaît la vérité », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Yaoundé.
Les résultats publiés par la Commission ne sont pour l’instant que provisoires. Le Conseil constitutionnel, seule instance habilitée à proclamer les résultats définitifs, devra valider ou invalider ces chiffres dans les prochains jours, après avoir étudié d’éventuels recours ou preuves de fraudes.
Ce scrutin présidentiel s’est déroulé dans un contexte particulièrement tendu : participation en baisse, climat de méfiance, accusations d’intimidations et d’irrégularités dans plusieurs régions. Sur fond de crise sociopolitique, cette nouvelle contestation fait redouter une détérioration du climat post-électoral.
Ledenonciateur224.com








