Face à la congestion persistante du Port autonome de Conakry (PAC), les autorités guinéennes ont annoncé, le 29 octobre, un plan d’urgence national visant à restaurer la fluidité du trafic maritime et logistique.

Le directeur général du port, Mamadou Biro Diallo, a expliqué que cette situation découle :

  • de la croissance rapide de l’économie guinéenne,
  • de l’élargissement des infrastructures routières,
  • et de la hausse des importations, qui fait désormais du port un hub régional desservant aussi les pays voisins.

La saison des pluies a aggravé les retards, freinant les opérations de déchargement des produits sensibles comme le riz, le sucre ou le clinker.

Le plan prévoit :

  • l’ouverture de zones de stockage temporaires à Camayenne (4 ha), Kidal (2 ha) et Blue Zone (5 000 m²) pour désengorger le port ;
  • l’évacuation de 7 194 conteneurs vides avec l’aide des compagnies maritimes ;
  • la priorisation des importations essentielles (riz, blé, carburant, etc.) ;
  • des opérations 24h/24 avec renforcement des effectifs et de la sécurité ;
  • une cellule de crise conjointe PAC-Douane-Communauté portuaire pour la coordination.

Le directeur de Conakry Terminal, Emmanuel Masson, a annoncé :

  • l’installation d’un troisième portique et d’une nouvelle grue, augmentant de 50 % la capacité du quai ;
  • un programme d’investissement pour doubler la capacité du terminal conteneur en deux ans ;
  • la création d’un dépôt à Kidal et d’un yard à Camayenne, permettant d’accueillir six navires en six jours, contre quatre habituellement.

Du côté d’Alport Conakry, Ousmane Savane a signalé une hausse de 35 % du trafic et fixé des cadences minimales de déchargement (15 000 tonnes/jour pour le clinker, 5 000 pour le blé, 3 000 pour le riz). De nouveaux entrepôts permettront bientôt de stocker jusqu’à 80 000 tonnes de marchandises.

Deux nouveaux quais (500 mètres chacun) seront livrés d’ici un à deux ans, doublant la capacité totale du port. Les autorités observent déjà une amélioration de la fluidité maritime et des cadences de déchargement.

Cette congestion, bien que problématique, traduit la dynamique économique de la Guinée, devenue un acteur logistique central pour l’Afrique de l’Ouest.
Le plan d’urgence vise non seulement à résorber la crise actuelle, mais aussi à moderniser durablement les infrastructures portuaires, condition essentielle pour soutenir la croissance et la compétitivité du pays.

 

Aboubacar Moussa Camara